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Chronique du Mercredi 29 Mai 2002
Cette chronique du Ciel est un peu particulière ce dimanche, elle est dédiée à Julien Prunet, un petit prince aveugle qui faisait partie de notre équipe à France Info, et qui s’est envolé mardi vers l’infini des cieux.

Vous connaissiez la voix de Julien, mais qui savait que, s’il était l’un des meilleurs d’entre nous, c’était au prix d’une volonté et d'un acharnement incroyable, utilisant dès son passage au Centre de Formation des Journalistes des outils informatiques aux écrans tactiles lui permettant de lire, d’écrire, de s’informer aussi bien que nous tous, à tel point qu’on n’en avait oublié l’absence de ses yeux, et que nous n’étions même plus étonnés quand il nous disait « je passe te voir » ou « j’ai vu hier soir à la télé ».

Mais, si je parle de Julien dans chronique du Ciel, c’est aussi parce qu’il devenait aviateur. Depuis qu’avec Nicolas Poincarré, il avait découvert l’association des « Mirauds Volants », il avait attrapé le virus, comme un nouveau challenge, un de plus pour lui qui les avait tous réussis, avec modestie. Désormais, il pilotait avec les yeux des autres.

Basés à Auch, mais actifs sur de nombreux terrains de France, les « Mirauds Volants » dont nous avons déjà parlé dans cette chronique, sont une cinquantaine. Bien sûr ils n’ont pas l’ambition, aujourd’hui, de piloter seuls, mais avec un autre pilote ou un instructeur, ils apprennent à mettre en œuvre un avion, à le faire décoller, à se poser, à manier seuls les commandes de vol… et à naviguer aussi, avec la sécurité et les caps du compagnon qui est à leur côté.
Etonnant exercice de perception des sensations, et de reconstitution dans leur tête d’un univers que souvent ils ne peuvent qu’imaginer.
Julien était accro. Stage en mai 2001, puis en novembre, puis cette année début mai. Il y prenait un vrai plaisir comme une épreuve qui augmentait la finesse de ses perceptions, et lui donnait des connaissances, alimentant des conversations passionnées, appartenant à son tour à un monde de rêve, sur les traces des défricheurs du ciel, ou des oiseaux.
Technique et poésie, rêve et imagination, le journaliste avait la curiosité et l’enthousiasme qui reculent les barrières de la compétence et du talent. Il entraînait les autres avec lui. Il manquera à la radio, à ses copains, aux auditeurs, et à toutes ses petites familles, professionnelle, aviateurs et proches… mais aujourd’hui, il vole, libre, à tire d’aile.

Vous pouvez retrouver chronique du Ciel chaque mois dans la revue Info Pilote de la Fédération Nationale Aéronautique.




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Document imprimé le Jeudi 25 Avril 2024
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