L’aviation commerciale s’est tellement démocratisée, qu’elle est devenue un véritable moyen de transport de masse qui permet la découverte du monde à tout un chacun, mais le service n’est pas toujours rendu ou bien rendu à tous ceux qui travaillent.
Grosses et petites entreprises si elles sont éloignées des hubs, les grands centres de correspondances, sont pénalisées pour déplacer leurs commerciaux, leurs cadres, leurs ingénieurs, soit de région à région dans un même pays, soit de région à région dans des pays différents.

C’est ainsi que l’aviation d’affaires se développe fortement dans le monde soit avec des petits Jets, soit avec des appareils à hélices. Mais si les grosses entreprises ont les moyens d’en posséder un ou plusieurs, beaucoup d’autres n’en ont pas les moyens.
D’où l’essor depuis quelques années de la propriété partagée, souffle nouveau pour les constructeurs d’avions d’affaires.

On l’a vu avec Dassault qui dès le premier jour du Salon du Bourget annonçait pour 19 milliards de francs la vente de 100 Falcon, dont 40 ferme, à la nouvelle filiale du géant américain United Airline : United BizJet. Ces appareils s’ajoutant aux 97 vendus à NetJet dont 20 déjà livrés. Falcon 2000, Falcon 900 sont dans le haut de gamme. Les constructeurs, Gulfstream et Canadair bénéficient aussi de ce nouveau marché de la copropriété.

Sur le haut de l’échelle se trouvent aussi Boeing et Airbus. 45 Boeing 737 BBJ version exécutive ont été vendus. Ce sont des avions de ligne réaménagés, et Airbus présentait au Salon son modèle A319 CJ, déjà vendu à une trentaine d’exemplaires. Deux appareils étaient présentés au Bourget, celui d’AéroServices, du groupe Vivendi, compagnie du Bourget dirigée par Philippe d’Aprile, et celui de Quatar Airways. Ce fût l’occasion d’un vol sur Périgueux où jamais un avion d’affaire si gros ne s’était posé.

De l’autre côté de l’échelle, la nouvelle société JetFly offre aussi de la propriété partagée avec des TBM 700 le petit mono-turbo propulseur 6 places de EADS-Socata fabriqué à Tarbes. JetFly en exploite 3 et en a commandé 10 de plus. Ce service s’adresse plutôt à de petites PME enclavées qui veulent offrir une efficace mobilité à leurs cadres. La bonne santé de ce secteur est très clairement le reflet de l’essor économique de ces dernières années.

Vous pouvez retrouver cette chronique chaque mois dans la revue Info Pilote de la Fédération Nationale Aéronautique