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Chronique du Dimanche 07 Mars 1999
Grâce aux nouvelles technologies, il a été possible de changer l'organisation ou le
maillage des routes aériennes empruntées par les avions. Rien qu'en France, chaque
année, on comptabilise plus de 2 millions de vols et de nombreux retards sont dus à des
encombrements.

Depuis la fin février un nouveau dispositif est en place en Europe : ARN V3, réseau
de routes aéronautiques version 3, et la France est particulièrement concernée en
raison de l'important nombre d'avions qui la survolent, parfois sans même s'y poser. La
Direction de l'Aviation Civile a prévenu les passagers des retards dus à la période
d'adaptation. La semaine dernière, ils variaient de 18 à 35 minutes selon les aéroports
concernés.

En fait, jusqu'ici, des routes étaient tracées dans le ciel en fonction de
l'existence des balises installées au sol. Un dispositif figé comme pour les routes
goudronnées, car les avions pour se déplacer naviguaient de balise en balise, seul moyen
pour se repérer et les répartir avec sécurité.

Problème avec les routes, c'est que, passé un certain trafic, à certaines heures, à
certains endroits, il y a des encombrements. De plus, il est difficile de permettre à un
avion rapide de doubler un avion lent sauf à le faire monter ou descendre ce qui est une
tâche prenante pour les contrôleurs, et d'autre part interfère dans les couches
supérieures et inférieures où se déplacent d'autres avions.

Les nouveaux moyens de navigation dont disposent les avions, sauf pour se poser, ne
sont quasiment plus tributaires des balises au sol. Cela grâce aux centrales inertielles,
aux calculateurs de vol et aux systèmes GPS de positionnement par satellites. Pour qu'un
avion aille d'un point à un autre, il n'est donc plus indispensable de lui faire utiliser
les routes aériennes jusqu'ici figées. Il peut passer" en rase campagne",
"à travers champs" si l'on peut dire. C'est donc tout un nouveau concept de
contrôle qu'il a fallu mettre en place, former les contrôleurs sur des simulateurs, ce
qui ne s'est pas fait a un rythme suffisamment rapide pour éviter des retards.

Eurocontrol, l'agence européenne, prévoit une bonne fluidité du trafic dés le mois
de mai, puis une nette amélioration de la ponctualité. Les retards actuels sont le prix
à payer pour la sécurité pendant cette période de transition.


Copyright Michel Polacco 2024 - Reproduction & Diffusion interdite sans l'accord de l'auteur.
Document imprimé le Samedi 27 Avril 2024
http://www.polacco.fr/www/ciel/chronique/chronique_detail.php?ID=99
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